
Histoire et culture
Sur le versant occidental de la chaîne, caractérisé par plusieurs pâturages, avaient lieu des déplacements saisonniers entre les vignes, les villages, les basses montagnes, puis les alpages d’altitude. Dans les vallées de la Gryonne et de l’Avançon, les paysans séjournaient au printemps et en automne sur leurs petits pâturages privés, puis passaient la saison d’alpage dans leurs chalets groupés en hameaux sur les grands pâturages communaux. Si ces pratiques subsistent partiellement et contribuent à l’entretien de nombreux bâtiments d’alpage traditionnels, l’exploitation pastorale est progressivement abandonnée au profit de la forêt sur certaines portions du territoire, plus reculée




Taveyanne, site construit d’importance nationale situé au flanc d’une large combe circulaire, ne relève pas de l’habitat permanent. Il constitue le plus grand alpage des Alpes vaudoises utilisé pendant la saison estivale; avec plus de trente chalets en madriers qui s’étagent dans la pente en plusieurs rangées, il affiche de grandes qualités spatiales et historico-architecturales. Le hameau a pris cet aspect lors de sa reconstruction à la suite de l’incendie de 1720. Dès 1970, l’exploitation familiale traditionnelle commence à décliner, vu la diminution du nombre de paysans.
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Le vaste domaine alpestre de Bex occupe les hauts vallons et plateaux situés entre 1500 et 2000 m d’altitude. Comme à Taveyanne, les pâturages appartiennent à la commune; les familles bourgeoises qui avaient le droit d’emmener du bétail y construisaient leurs propres chalets, groupés en hameaux. En 1976, une société d’alpage a pris le relais des familles paysannes pour faire vivre ce riche patrimoine.
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Le paysage architectural des alpages est encore marqué par ces hameaux de petits chalets. Ceux de La Vare, Solalex et Anzeinde sont en maçonnerie. À Javerne, à Bovonne et dans le Vallon de Nant, il reste quelques groupes de chalets en bois. D’autres hameaux ont disparu, comme Euzanne et Le Richard, remplacés par des bâtiments d’alpage uniques, traditionnels et bien intégrés dans le paysage.
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Un passage utilisé de longue date par les hommes et les troupeaux, le Pas de Cheville, franchit la chaîne à 2038 m d’altitude et relie le versant ouest au versant est. La limite entre les alpages, et donc entre les cantons, résulte de longues tractations remontant au XVIe siècle. Un mur de pierres sèches marque la frontière cantonale fixée en 1550 entre l’alpage vaudois d’Anzeinde et la montagne valaisanne de Cheville.
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Entre 1000 et 1400 m environ, la ceinture forestière est parsemée de clairières occupées par de nombreux chalets dispersés, comme aux Collatels et aux Monts de Bex. Ils desservent les petits alpages privés où le bétail passait au début et à la fin de la saison d’alpage.
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Le jardin botanique de Pont de Nant a été fondé en 1891. Adossé à l’imposante paroi ouest du Grand Muveran, qui le domine de presque 800 m, ce jardin alpin occupe, à 1260 m d’altitude, une partie du vaste pâturage de Pont de Nant.
Sur le versant oriental de la chaîne, caractérisé par d’imposantes parois rocheuses et quelques pâturages, avaient lieu des déplacements saisonniers entre les vignes, les villages, les basses montagnes, puis les alpages d’altitude.
Les villages de Conthey, Vétroz et Ardon se sont ménagé des mayens sur les rares replats de la vallée de la Lizerne, au pied des parois rocheuses des Diablerets et de Haut de Cry. Pour les rejoindre depuis le bord de la plaine du Rhône, les paysans parcouraient presque dix kilomètres sur les anciens sentiers agrippés au-dessus des Gorges de la Lizerne. L’été, le bétail était rassemblé sur les alpages d’altitude, surveillé par les bergers engagés par les consortages propriétaires des pâturages. Si ces pratiques subsistent partiellement et contribuent à l’entretien de nombreux bâtiments d’alpage traditionnels, l’exploitation agricole est progressivement abandonnée au profit de la forêt sur certaines portions du territoire, plus reculées.
Au-dessous de 1600 m d’altitude, les mayens occupent des clairières plus ou moins escarpées. Ces prés et petits pâturages privés sont parsemés de chalets en madriers, dont certains ont été transformés à des fins résidentielles.
Au-dessus de 1600 m d’altitude s’étendent les grands alpages qui appartiennent à des consortages. Ces groupements de paysans y ont alpé leurs vaches jusque vers le milieu du XXe siècle. Les bâtiments se limitent à de petites fromageries en général adossées aux rochers. Dès 1970, certains alpages sont abandonnés.
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